Le musée de l'éventail (Paris)

C'est un véritable musée, mais aussi un atelier. Il présente à la fois les techniques de fabrication ainsi qu'une prodigieuse collection permanente d'éventails du XVIIème siècle à nos jours.

Historique :

1872 : A Sainte-Geneviève dans l'Oise, berceau de la tabletterie, Joseph Hoguet Duroyaume créait son atelier de montures d'éventails. La feuille qui couvrait la partie haute de la pièce était décorée et montée à Paris.
Les montures d'éventails, fabriqués chez les tabletiers de l'Oise, étaient travaillées dans des matières nobles comme la nacre blanche, nacre d'Orient, le burgau, la nacre noire, l'écaille de tortue, l'os, la corne, les bois précieux. Tous ces travaux étaient façonnés, sculptés, ajourés, gravés, incrustés à l'or fin. Les montures étaient présentées aux éventaillistes parisiens qui étaient chargés de monter sur celles-ci les feuilles en peau de cygne, velin, avec des peintures à thème mythologique, des soies avec des scènes galantes, des dentelles au point à l'aiguille ou au fuseau, des organzas pailletés; ils devaient aussi en assurer la vente.

1927 : La famille Hoguet a perpétué la fabrication d'éventails en y ajoutant les accessoires de mode pour la Haute Couture, la bijouterie et la tabletterie d'art.

1960 : Hervé Hoguet achète le fonds de commerce d'une des plus prestigieuses maisons d'éventails du 19ème siècle, la Miason KEES au 2 boulevard de Strasbourg à Paris, l'un des derniers éventaillistes, situés sur les grands boulevards.
Au fil du temps, la demande d'éventails a considérablement diminué. La maison de Paris a toutefois subsisté grâce au travail de la tabletterie et de création de bijoux effectués dans l'atelier Sainte-Geneviève.
Actuellement, l'une des filles d'Hervé Hoguet, Anne, nommée Maître d'Art en 1994, effectue dans l'atelier parisien des travaux de restauration d'éventails pour la France entière. Elle confectionne également des éventails pour les Opéras, le cinéma et la Haute Couture.

Le Musée :

L'exposition permanente d'éventails de la fin du 17ème siècle à nos jours est présentée dans la salle d'exposition et de vente, crée en 1893 par Lepault et Deberghe (éventaillistes). Cette salle conservée dans son état d'origine est de style Henry II avec une cheminée monumentale et des meubles de rangements en noyer. Les murs sont tapissés de drap bleu brodé de fleur de lys au fil d'or, au plafond à caissons sont suspendus trois lustres surmontés d'une couronne. Dans cette pièce, sont réunis les plus belles pièces de la collection Hoguet.

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La plus jolie salle du musée date de 1893 Les meubles sont authentiques et renferment de véritables trésors.

Le tabletier : c'est le fabricant de la monture d'éventail.

Un peu d'histoire : On donnait ce nom autrefois à ceux qui fabriquaient les tablettes sur lesquelles on écrivait.

Ces tablettes étaient une mince feuille de bois, de corne, d'ivoire, d'os, de métal. Elles étaient enduites, sur les deux faces, de cire souvent teintée. Il est bon de remarquer en passant que ce mode n'avait pas changé depuis l'antiquité : tel on les trouve au XIIème siècle, au XIIIème et jusqu'au XVIème siècle, tel il se pratiquait plusieurs siècles avant Jésus Christ.
Sur ces tablettes (TABULA chez les romains) ainsi enduites on écrivait avec un outil nommé style (STYLUS en latin) qui était en os, ivoire ou métal. Une des extrémités de ce style était pointue; on se servait de ce côté pour écrire. L'autre extrémité était arrondie ou aplatie. C'est le côté dont on se servait pour effacer ce que l'on avait écrit.
Lorsque la production de papier augmenta, l'industrie du Tabletier diminua fortement. Celui-ci, qui avait déjà l'habitude de travailler l'ivoire, s'unit aux imagiers, aux enjoliveurs et se mit à fabriquer une quantité de petits objets. C'est à cette circonstance qu'est due l'industrie actuelle de la "tabletterie" avec notamment la confection d'armature d'éventail.

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