Le Musée des coiffes de Fresnay sur Sarthe
Le Musée se trouve dans la poterne de l'ancienne forteresse (XIème-XVème
siècles) située sur un promontoire qui domine le cours sinueux de la Sarthe. La poterne
est formée de deux tours rondes, percées de meurtrières étroites qui sont réunies par
le bâtiment qui abritait autrefois la herse et la machinerie du pont-levis.
Le Musée a une collection de 101 coiffes, dont 35 de la Sarthe qui datent du XIXème
siècle et du début du XXème et 66 miniatures originaires, pour la plupart de
l'ouest de la France.
En Sarthe, vers 1880, les jeunes femmes se coiffaient d'un bonnet si étroit que
regardées de face elles semblaient ne pas en porter. Ce bonnet dégageait en grande
partie les joues, alors que les coiffes précédentes (la bonnette) les masquaient. Cette
innovation fut critiquée par les vieilles femmes qui prétendirent que c'était là une
provocation de la jeunesse pour se faire embrasser; d'où le nom de cette coiffe la "bise-moi-vite"
ou "biset".
Ce bonnet évolua bien vite, parce que les femmes avaient des difficultés à loger leurs
cheveux dans une si petite poche. Alors, le fond s'agrandit, puis la passe et les bords
diminuèrent de largeur. Le fond prit le nom de "galette".
Les motifs choisis pour garnir le fond furent désormais groupés par multiple de sept et
chez les paysannes s'établit une certaine réglementation pour porter telle coiffe pour
telle circonstance déterminée. Le nombre de fleurs brodées sur les bonnets des
servantes devait toujours être supérieur à celui des fleurs présentes sur le bonnet de
leur patronne. Moins les fleurs étaient nombreuses, plus elles étaient grosses et
travaillées.
La coiffe de travail de cotonnade la plus répandue est la "gouline".
Elle fut utilisée de façon courante aux travaux des champs et par bien des gens simples
ou pauvres continuellement. Elle était composée d'un fond d'ornement, la
"gouline" n'a jamais eu la prétention d'être luxueuse. Les vieilles la
portaient enfoncée sans grâce, alors que les jeunes la posaient tout en arrière, les
oreilles dégagées et les brides parfois flottantes dans le cou.
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Vue partielle de la collection. |
Fonds de coiffes de "galettes"
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